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Si vous pensez vraiment - Qu’ils trouvaient un avantage - Sans arme, sans bagage - À quitter leur pays - Avec femme et enfants - Sur un bateau sans âge - D’échouer sur la plage - Et d’y mourir aussi.- 
Chez vous, chez nous - Ils arrivent - Chez vous, chez nous - Ils sont à la dérive - Chez vous, chez nous - Que va -t-on faire pour eux ? - Tendre la main - Et se serrer un peu - Tendre la main - Ou détourner les yeux... 

Qu’est ce qui lie cette chanson créée en 2016 par Georges Chelon au journal d’un presque migrant ?

Un malaise...
Un sentiment d’impuissance, une photographie ancrée dans notre mémoire collective comme un aveu de responsabilité 
Certes ; mais il y a le presque…
Un journal… 
Quand nous évoquons un journal publié après la disparition de celle qui lui confiait tous ses secrets, il y a un prénom qui vient rappeler à notre conscience l’humaine horreur. Anna ! Un journal édité, c’est troublant, c’est comme forcer une intimité… 
Oui ; mais nous sommes en 2015, pas en 1945 ; et il y a le presque...

Notre prix s’adresse à des enfants. Un journal doit utiliser une langue qui leur est accessible. Pour cela, Julien Artigue, notre auteur lauréat, a su se fondre dans le langage familier de ses lecteurs.

Un journal, cela n’entend que la première personne du singulier… le je de celui qui lui raconte ses émois, ses rancœurs, ses angoisses. 
Un journal, c’est aussi naturellement une trame narrative temporelle. Jour après jour, semaine après semaine. Julien Artigue a su utiliser le temps de la rentrée des classes pour créer les relances indispensables à la capture du lecteur. Mais alors pourquoi ce presque… ?

Pour percer le mystère de ce titre : Le journal d’un presque migrant, le mieux est dans lire quelques passages.

Vendredi 3 juillet 2015
Et voilà, c’était mon dernier jour à l’école. Enfin, je veux dire à l’école de Rogincourt, parce qu’évidemment je vais devoir être inscrit dans une autre à la rentrée de septembre.
Mercredi 2 septembre 2015
À la récré de ce matin, Enzo m’a poussé dans les W.-C. pendant que Benoît fermait la porte à clef. Ils m’ont dit qu’ils allaient m’accueillir avec un « bizutage ».
Jeudi 3 septembre 2015
Tu n’as pas idée de ce qu’on apprend comme choses en CM2 dans cette école. Après le mot « bizuter », je viens de découvrir la signification du verbe « racketter ».
Samedi 5 septembre 2015
Mais arrivé près du kiosque, mes yeux ont été littéralement happés par les unes des quotidiens. Il faut dire qu’ils avaient presque tous choisi la même photo, une photo bouleversante...
Je ne sais pas si tu la connais, mais cette photo m’a rappelé une poésie que j’ai apprise l’an dernier et qui s’appelle « Le Dormeur du val ».
Lundi 7 septembre 2015
Quoi ? Oui, bon, je leur ai un petit peu menti… mais c’est eux qui ne m’ont pas laissé le choix, aussi !

Eh oui ! Ce roman est un vrai journal. Il aborde les questions de la différence et du rejet, il rend perceptible la violence morale et les violences physiques dont sont capables les enfants entre eux. Il ne nous trompe pas quand malgré un gros mensonge, Bachir, le narrateur bizuté, racketté, violenté nous renvoie à notre propre attitude face aux peuples migrants. Le journal d’un presque migrant est bien un roman de littérature de jeunesse accessible à de jeunes enfants même s’il permet d’aborder des sujets graves.
Il y a un peu de la guerre des boutons dans cette façon d’aborder la vraie vie.
Avec ses entrées multiples et ses allers –retours croisés, il fait partie de romans qui aident à faire grandir les consciences. Y parvenir avec un jeune public est un bel exploit, un prix mérité : le prix ANCP&AF 2018 – le journal d’un presque migrant de Julien Artigue.

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